AutobioGRiffon
Type
Rattus Norvegicus
M. Tatouille
"Je me souviens très bien de sa dernière phrase : « comme gryffondor, il se réveille »"
Elément n°220702
relevé par ADB, indépendant
Euh bah alors moi vous savez ça m’a beaucoup surpris de voir un de ces humains débarquer. Je ne suis pas vraiment habitué au mouvement, je vis dans la troisième piscine où les rats règnent en maître sous la très pale et faible lumière verte de la « sortie de secours – exit ». Avec ce mouvement soudain, je me suis refugié dans un coin et j’ai observé, malheureusement compte tenu de la faible lumière je ne peux pas vous décrire grand-chose, en revanche, nous les rats, nous sommes très attentifs aux sons.
Alors voilà, je peux pas vous dire si c’était un de ceux qu’ils appellent garçon ou une fille, je voyais vraiment mal. Mais cet individu est arrivé en courant donc, il semblait chercher son air. Bon en même temps de l’air frais c’est pas vraiment ce qu’on trouve ici. J’ai essayé de regarder du mieux possible parce que je voulais pouvoir raconter aux autres ce que j’avais vu, c’était si inattendu ! Mais à vouloir ouvrir trop grand mes yeux je crois que l’humain a vu le reflet de mes yeux avec la lumière.
Et là c’en était fini, il s’est agité encore plus, on entendait ses mouvements dans l’air, il bougeait dans tous les sens. Mais je crois que ce qui a vraiment agité le reste de ma colonie, c’est ses cris. Il répétait en hurlant à pleins poumons « grrr » « griffe » « griffure » « vous griffez ». Avec tout ce bruit, les autres rats ont eu peur, se sont mis à bouger et à gratter et forcément avec l’échO des souterrains, ça résonnait de toute part. Alors son état a empiré si tant est que ce soit possible. Il ajoutait dans le désordre d’autres choses comme « gras » « graffure » « nous griffons » « grrr » « ils font grrr, ils font grrr, ils font grrr »
Tout était si brouillon que je ne me souviens pas du nombre exact de fois où il a répété ces différentes paroles mais je me souviens très bien de sa dernière phrase : « comme gryffondor, il se réveille ». A partir de là, plus aucun bruit, un silence de mort, de fin du monde, de fin des temps. Je sais pas combien de temps ce silence a duré, c’est comme si tout s’était arrêté. Et puis on a entendu un cri, un de ceux qui se gravent au fond de votre âme, c’était comme celui d’un oiseau. La dernière chose que j’ai entendue c’est comme un battement d’aile puis l’effondrement d’une galerie et puis là vraiment plus rien.
Je ne sais rien de plus, la vie a repris son cours pour moi, il n’y a plus eu de mouvement de notre côté, mais je vous assure que ce cri-là, jamais je ne pourrai l’oublier.